Sylviane Lévêque

Ah, le Canada….. je m’en souviendrai !

Le comité d’entreprise de la société dans laquelle je travaillais, nous avait proposé avec mes collègues, un voyage au Canada « un saut de caribou » vers un pays de rêve, très grand où l’on parle français. J’allais voir Montréal, les chutes du Niagara, survoler le Saint Laurent, le rêve…
Mais le 3e jour j’ai commencé à avoir très mal à la tête, c’était violent, j’avais tellement mal que je vomis sais mes tripes. J’ai voulu aller aux toilettes mais c’était occupé, j’ai continué à vomir, c’était le drame.

Que faisais-tu avant ton AVC ?

J’étais fonctionnaire détachée à l’ONERA, à l’agence comptable, à la direction. J’étais divorcée depuis 1994, j’avais une fille, c’était un peu difficile à gérer seule, puis ma fille c’est mariée, elle a eu 2 enfants. La famille était unie, je les voyais souvent, j’avais les 2 enfants pendant les vacances. Aujourd’hui ils ont grandi (13 et 14 ans), je les vois un peu moins. Je lisais beaucoup, j’adorais lire. Parfois je partais en rando sur une semaine en Italie, par exemple.

Quand as-tu eu ton AVC ?

En 2007, j’avais 52 ans. Ma famille a des problèmes récurrent d’AVC, tout le monde en a peur, ils font attention. Moi-même, j’avais peur d’avoir ce problème.

Comment est arrivé ton AVC ?

J’étais donc au Canada, en vacances. J’avais des nausées, j’avais très mal à la tête, un mal différent de ce que je connaissais, je vomissais, je croyais que mon cerveau était sorti de mon crâne. Sur place je n’avais pas de famille pas d’amis, il fallait aller de suite à l’hôpital mais personne n’a compris la gravité de la situation. On m’a donné beaucoup d’aspirine ce qui est très mauvais pour les hémorragie. Au lieu de me mettre à l’hôpital le groupe m’a traînée pendant 8 jours. J’étais très fatiguée, livide, j’avais 19 de tension. Mais personne n’a réagi. Le reste des vacances ce fut un calvaire !!!

Que s’est il passé à ton retour en France ?

J’étais seule à l’aéroport, personne ne m’a aidée, j’étais seule assise sur ma valise, j’ai attendu… Heureusement, m’a soeur est arrivée, elle m’a emmenée directement à l’hôpital. Je suis arrivée à la Pitié-Salpétrière et là, la machine s’est mise en route. En neurologie on m’a mis un tuyau dans l’artère fémorale jusqu’au cerveau gauche. J’avais un anévrisme sylvien gauche. On m’a donné un lit, il fallait faire ma toilette mais pas question, je suis très pudique, je ne voulais pas mais j’étais aphasique, je me débattais et puis je me suis laissée faire j’avais le moral à zéro. Ensuite on m’a fait une ambolisation et on m’a mise 8 jours dans le coma. Je me suis réveillée au bout de 8 jours avec des tuyaux pour respirer et pour manger. On me lave, je reste 3 ou 4 semaines en réanimation puis je reste 2 semaines dans une chambre. Puis tout doucement, je reviens à la vie, je mange normalement, je fais ma toilette toute seule, je prends des douches mais je suis aphasique, dans un autre monde, je ne parle pas, le côté gauche me brûle… J’ai du mal à déglutir.

Comment s’est passée ta rééducation ?

Un peu comme à la « maison », je suis allée au Bourget pour la rééducation pendant 4 mois ! Ensuite, à Garches pour 3 semaines et enfin 9 mois à Garches mais en hôpital de jour. C’est long, mais c’est comme ça. A Garches, nous faisons de l’orthophonie, enfin ! avec Gaelle et son allant ! Et je parle de nouveau, pratiquement comme avant. Cela faisait un an et demi que l’on me soignait et je suis rentrée chez moi

Qu’as-tu fait ensuite ?

Maintenant, je suis chez moi, pour de vrai ! Et je fais la cuisine quand j’ai du monde (la famille) sinon pour moi c’est vite fait… Et puis, je fais de la gymnastique, dans une piscine, de l’aquagym. Je vais dans un centre pour la sophrologie, l’orthophonie. A Garches, je fait de la lecture avec le GAIF, et puis des sorties où je retrouve les amis du GAIF. Je suis allée une fois à Riville c’était bien, vraiment bien. Et Guy Müller était un bon ami. Ce fut une semaine de bonne humeur. Je suis aussi dans un atelier à Meudon où je fais des choses manuels : boite, plateau, mosaïque, etc… Enfin, je vais à Paris pour la peinture, organisée pour les gens qui ont eu un AVC 3 heures par mois. Un paysage, un tableau, un « Monet »…
C’est très bien. Les crayons de couleur, la peinture, l’aquarelle, etc… Avec des amis je vais marcher. Et puis je reconduis. Je suis allée à la Préfecture, j’ai passé un examen pour voir si tout était OK. On m’a donné un permis pour un an t ensuite un permis « rénové » définitif. Un petit plus qui me donne un peu de liberté.

Où as-tu connu le GAIF ?

Ma fille travaille à l’Hôpital d’Antony et là j’ai rencontré Michel Lagneau qui faisait une permanence, on a discuté et j’ai rejoint le groupe il y a 5 ans.

Enfin, tu ne nous as pas présenté un animal que tu aimes !

Ah, un chien ! Un petit chien. C’est un ami de toujours ! Un copain et une compagnie ! Sinon, sans le chien, je serait seule car ma famille fait sa vie.

le 17 mai 2017